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DOSSIER
La violence
dans la BD
une interview de SIMON LETURGIE
par Than :


Simon Léturgie, parrain de ChacalProd, a commencé à être connu et reconnu dans le milieu de la BD grâce à POLSTAR, une série assez violente (mais néanmoins très drôle... grincante dirons-nous), écrite par son illustre Papa, Jean Léturgie. Quant Than a du s'intéresser au phénomène de la violence dans la BD pour ses études, il a tout naturellement pensé à interroger Simon sur la question... Interview vérité!



Than (quel esprit !) : Tes deux séries les plus connues, à savoir Spoon & White et Polstar relèvent de deux genres assez différents. La première étant plus une parodie de séries télévisées et de films, alors que la seconde présente principalement une violence pouvant apparaître comme "gratuite". D'où ces quelques interrogations...

Than : Cette violence représente-t-elle, pour toi et ton père, votre
vision de ce que sera le monde dans le futur ?

Simon : Non, pas plus qu'une vision du présent.

Than : Penses-tu que la violence dans la BD passe mieux aux yeux du public que dans un film ou un jeu video ?

Simon : Elle laisse davantage de place à l'imagination, moins cependant que la litterature. Ce média fait plus travailler le recepteur qu'est le lecteur.
S'il n'a pas de prejugés entre les interactivités de l'imaginaire et de la
vie réelle, çà ne lui posera pas trop de problemes. Ce sera alors moins
traumatisant qu'un film ou un jeu video qui impose une vision plus "realiste ".
Si le lecteur ne sait pas gerer son imaginaire, ca peut etre plus
eprouvant de lire de la violence plutot que de se la voir imposer durant un lapse de temps determiné.

Than : Ne crains-tu pas qu'à force de "banaliser" la violence,
celle-ci ne prenne le dessus dans le monde réel,et que la montée de la violence en est le résultat ? Est-ce pour éviter celà que vous l'exagérez ?

Simon : La banalisation de la violence ne passe pas par les medias que l'on choisit de consulter mais par les journaux televises qui vont à la surenchère visuelle. Ce n'est pas de l'information mais de la provocation pour nous garder devant la chaine, dans un monde normal, il est inutile de montrer des cadavres en morceaux pour expliquer qu'il y a des morts. Les images "choc" pouvant et devant sans doute etre presentes dans les emissions du type magazine qui dependent d'un choix du recepteur. Le reel probleme est quand ce
que l'on nous montre comme etant la realité cherche à avoir le meme impact que ce qui tient de la fiction. La tension est une chose, elle est presente mais elle n'est pas à confondre avec la violence.

Than : Cette exagération est-elle faite pour condamner la violence et de ce fait pour que le lecteur ait un sentiment de dégoût envers elle ?

Simon : La violence exagérée permet de bien faire comprendre qu'on est là pour rire, pas pour prendre les choses à coeur. L'exagération permet le décalage.

Than : Penses-tu que la violence présentée de façon extrème, la montrant dans ses moindres détails, touche plus le public et qu'elle est la seule façon d'alerter les gens? Faut-il montrer cette violence pour que les gens soient plus attentifs à toutes les horreurs de ce monde ?

Simon : Non, du fait de sa banalisation. On le constate egalement avec les images de guerre qui nous heurte moins que quand elles sont arrivées au journal quotidien pendant au moins 15 minutes par jour à partir de 1991. Aujourd'hui des images de terrorisme font davantage réagir, je ne sais pas ce à quoi nous aurons droit comme horreurs une fois qu'on aura compris que nous ne sommes pas directement impliqués et qu'on s'offusquera autant des images de terreur que des images de guerre.

Than : Et cette violence est-elle l'expression d'un ras le bol face à toute cette violence gratuite que l'on voit un peu partout selon toi ?

Simon : Non, c'est juste un ressort dramatique pour emmener le lecteur ou l'on veut : le faire entrer dans une ambiance ou tout peut arriver. La violence ne doit pas etre uniquement presente pour garder l'attention du recepteur.

Than : Ce qui nous amène donc à parler de Polstar, ta bande-
dessinée qui montre le plus cette violence...


Than : Bien qu'étant une BD, Polstar n'est pas à mettre entre toutes les mains, notamment des plus jeunes. Cependant penses-tu que parler de la violence très tôt aux enfants pourrait permettre une prise de conscience plus radicale du monde dans lequel on vit ? Etait-ce votre but à toi et à ton père, ou était-elle simplement ciblée sur un public restreint ?

Simon : Les enfants doivent etre confrontés à la violence, ca fait partie de notre vie et il ne faut donc pas leur cacher. Cependant, la lecture s'averant etre un acte volontaire, il peut s'arreter quand il le souhaite, en discuter et eventuellement reprendre sa lecture, c'est son choix. Ce qui n'est pas le cas de nombreux médias qui imposent et limitent le choix.

Than : Personnellement j'adore cette BD et la façon dont tu tournes la violence en dérision. Peut-être essaie-tu de dédramatiser cette violence en allant jusqu'à un point ridicule ? (Je pense notamment au moment où Polstar tire dans le singe coincé dans la bouche d'aération afin de passer à travers lui pour pouvoir atteindre l'autre côté).

Simon : Ce que j 'essaie de faire est de la rigolade, la violence exagérée n'est presente que comme une bonne bouteille dans une fete, ca nous permet de transgresser certaines " lois ", d'aller plus loin que ce que notre morale nous ordonne.

Than : Chaque acte de violence apparaît de façon exagérée, comme on l'a déjà dit, ce qui peut paraître pour certains choquant. Est-ce l'effet voulu ?

Simon : Oui, il y a des gens qui n'aiment pas quand les fetes perdent tout contrôle, moi, oui car ce sont de ces fetes dont on se souvient, pas de celles ou tout se passe comme prevu.

Than : Précédemment j'ai utilisé l'expression "violence gratuite"
pour définir Polstar. Est-ce ainsi que tu conçois ta BD?

Simon : Non, je pense qu'elle est payante, les gens ne restent pas indifférents à cette bande dessinée, l'important n'est pas de plaire mais de créer des emotions et sans cette violence outrance, je ne pense pas que nous l'obtiendrions sur cette histoire.

Than : Polstar nous semble à priori innofensif du haut de son "mètre-
cinquante", et en aucun cas capable de réaliser de telles horreurs par la suite. Comment expliques-tu ce changement de comportement ?

Simon : La bête a pris le dessus sur l'homme, il devient un fantasme et abandonne totalement ses eventuels sentiments.

Than Abigail est sûrement le personnage le plus touchant, le plus
sensible dans la BD. Elle est celle qui arrive à empêcher Polstar de
commettre d'autres crimes. Son rôle est-il d'être un contrepoids à toute cette violence engendrée par les trois sages ?

Simon : Non, c'est pour mieux se moquer de nous. C'est un petit peu notre morale ancrée dans l'enfance qui est capable de dire " assez ". Je crois que c'est pour cela qu'on lui fait un sort au quatrieme album pour pouvoir mieux redemarrer, virer cette morale et ce bon sens qu'on croyait retrouvé.

Than : Abigail était vouée à une mort certaine, et ce qui l'a sauvée fut la mort de ses parents. Avez-vous voulu montrer qu'un tel drame peut avoir des conséquences bénifiques ?

Simon : Non.

Than : Penses-tu qu'un excès de violence causant des drames tels ceux subis par Polstar et Abigail engendre nécessairement un sentiment de révolte et de revanche allant jusqu'à ce point extrême ?

Simon : Oui et c'est heureux qu'il en soit ainsi. Maintenant pour la tranquilité de notre société, il est benefique que peu de monde passe à l'acte.

Than : Il apparaît également que le pouvoir de Mégapolis exerce une
véritable pression sur son peuple à tel point qu'il contrôle tout de façon extrèmement répressive. Penses-tu qu'un jour le monde sera soumis à un tel point de "tolérance zéro" ?

Simon : Non, il faut juste etre conscient que les gens qui nous dirigent ont le meme vocabulaire que nous mais n'y mettent pas le meme sens. Nous souhaitons tous combattre la pauvreté, seulement pour les petites gens, ca ne veut pas dire exterminer les pauvres. La société est organisée pour servir les décideurs, nous en sommes de plus en plus conscients, la tolérance zero sert leurs interets au moment où ca gronde. Ca nous tiendra pour un moment.

Than : Outre la violence physique visible dans Polstar, on constate dans le premier tome que la famille passe à l'arrière-plan dans les yeux de Nicolas Polstar, qui se préoccupe plus de sa couveuse que de la mort de ses enfants et de sa femme. L'esprit de famille vous semble-t-il de plus en plus mis de côté aujourd'hui ?

Simon : Non, pas l'esprit de famille mais l'esprit de clan. Desormais, on fait partie de grands ensembles, de grandes denominations. Je pense que des clans peuvent tres bien coexister, pas des " individus " qui ne trouvent pas leurs racines.

Than : A la fin du tome 3, le calme et la paix reviennent sur Mégapolis
avec l'arrivée au pouvoir des 3 guides dont Polstar. Il est difficile de
l'imaginer prônant la non-violence après tout ce qui s'est passé. Qu'en
dis-tu ?

Simon : Il anihile l'esprit critique de ses concitoyens, c'est sa manière de proner la non violence.

Than : Polstar présente plusieurs cycles. Tout d'abord celui où les trois sages exerce le pouvoir sous sa forme la plus oppressive, puis celui des trois guides prônant la non-violence. Dans chaque cas il en résulte un bain de sang. Penses-tu que la vie est un éternel recommencement, et que la violence sera de fait toujours présente ?

Simon : La violence fait partie de l'homme et sera donc toujours présente. Les guides pronent la non violence pour les autres, pas pour eux, c'est, il me semble tres proche de ce que nous vivons actuellement.

Than : Les personnages principaux de Polstar ont-ils tous un modèle réel, comme Monkey et Bruce Willis ? Si oui, leurs comportements sont-ils en accord avec la réalité ?

Simon : Non. (mais je ne comprends pas bien la question, mais non quand meme)

Than : Comment considérez-vous votre propre oeuvre Polstar ? Non-violente, extrèmement violente ...?

Simon : Drôlement violente.

Than : A contrario, Spoon & White est une BD extrèmement moins
violente, du moins dans sa représentation. On voit moins de membres
déchiquetés, une violence moins subjective (explosion du MCdo,
ou du preneur d'otage en haut de l'immeuble sans entrer dans les détails). Finalement, tu montres toute la bétise de la société contemporaine, entre les bavures policiaires et l'esprit tordu de certains journalistes face à l'horreur, ou encore les agressions diverses dans les rues, d'une façon comique sans aller au fond comme dans Polstar. Pourquoi ce choix ?

Simon : C'est une porte d'entrée vers polstar pour les gens que la violence apparente de polstar dérange.

Than : Bien que plus dicrète dans Spoon & White, la violence est le
quotidien des deux anti-héros, étant flics New-Yorkais. Voulais-tu montrer cette forme de violence à travers cette BD ou désirais-tu simplement faire une parodie de la société et réaliser une BD avant tout humoristique ?

Simon : Il s'agit principalement d'une caricature de l'Amérique surarmée, mediatiquement discutable, ayant une vision simpliste du monde.

Than : Dans Spoon & White, Spoon paraît plus agressif alors que White est plus réservé et plus calme. Il est possible de constater une ressemblance entre Spoon et Polstar (même taille, même style de visage, mêmes reactions). Le fait que ce genre de personnage ait un comportement impulsif et violent est-il voulu ou est-ce un hasard ?

Simon : Ce sont des choix de ridicule, on attend davantage de violence d'un grand type musclé que d'une personne à verticalité contrariée.

Than : Enfin est-il possible d'imaginer Polstar sans violence ? Et à
l'inverse Spoon & White extrèmement violent ?

Simon : Non, je crois que nous avons un niveau de violence en accord avec ce que nous racontons.

Than : Merci beaucoup pour ces indications ma foi frt intéressantes ! :o) Ce fut un plaisir de t'interviewer !

Simon : Merci à toi ;o)


 


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